Jean-Paul Bernard
chef-opérateur du son
Lila sort de prison. Sans adresse et sans but, elle part rejoindre sa soeur à Brionne, dans l'Eure. Là, elle fait la connaissance de Benoît, un drôle de type qui habite le coin, avec son chien, Salopard. Il va de temps à autre à Paris vendre les jouets qu'il fabrique, mais y a laissé ses illusions et sa compagne, préférant la quiétude de sa maison des champs et les soirées mi-drôles, mi-tristes avec ses copains Pablo, Emile, Gaston... Lila passe une soirée - et une nuit - avec lui. Elle amorce quelques confidences sur une amie, qui est en prison, sans ajouter qu'elle-même en sort. Puis elle s'enfuit soudain, laissant Benoît seul et désespéré. Il part alors à sa recherche.
interprétation :
Benoît Régent: Benoît | Judith Henry: Lila | Sergi Lopez: Pablo | Jean-Jacques Vanier: Gaston | Serge Riaboukine: Emile | Elisabeth Vitali: Cathy | Céline Poirier: Céline | M. Vanheule: Père de Céline | Dianne Valsonne: Florence | Laure Duthilleul: la soeur
l'équipe :
Scénario & réalisation: Manuel Poirier |
Premier assistant: Christion Portron |
Image: Nara Keo Kosal |
Son: Jean-Paul Bernard |
Perchman: Philippe Blanche |
Montage image: Hervé Schneid |
Montage son: Emmanuel Augeard |
Mixage: Paul Bertault |
Musique: Charlelie Couture |
Direction de production: Bernard Bolzinger |
Production: Salomé Production |
Distribution: Diaphana
”C'est assez dire que dans ce film au rythme si particulier, à la fois flottant et terriblement attaché au parterre des choses, baigné d'une profonde mélancolie, la vie passe, sous nos yeux, magnifiquement captée, et c'est tout le mérite de Poirier d'avoir su aussi lui donner la forme d'un souvenir obsédant.”
Vincent Vatrican - Cahiers du Cinéma”Pas si fréquent d'être face à un film qui vous fasse ressentir, tout à la fois, la plénitude et le désespoir. Et encore moins fréquent qu'il vous laisse une telle impression de force, et de vitalité.”
Philippe Piazzo - Telerama”Après "La Petite amie d’Antonio", un film comme une invite discrète de l’auteur à venir boire un verre chez lui, à la campagne au coin du feu, loin des flons flons de la ville, avec ses potes, sa femme, son âne et ses chiens. Film de famille en quelque sorte. Comme chuchoté, "mezzo voce", où le cinéaste parle de lui, de son désespoir à changer jamais de monde, de sa difficulté à vivre, à affronter les autres, à parler, être avec et surtout avec les femmes (surtout quand on les aime).
Silence, profondément masculin, où l’on se fuit dans la déconnante au coin des zincs, les parties de cartes endiablées, les virées dérisoires à la ville la plus proche… jusqu’à l’ultime dernier verre, grandiose, où l’on "se fait" le patron facho. "Qu’on me fiche la paix !", râle dans son coin le client beurré qui n’est autre que Manuel Poirier.
Un film non pas joué, mais habité, incarné, par Benoît Régent – génial alter-ego de l’auteur – traînant sa carcasse d’écorché-vif, son mal de vivre, désespéré et drôle, sa fragilité toute de violence contenue et son charme, d’autant plus tragiques et bouleversants que son destin s’est arrêté après ce film : il faut le voir dansant, seul et désespéré sur la musique déchaînée, après le départ de sa bien-aimée, dans un plan séquence inoubliable, ou errant dans sa maison abandonnée, nu et désemparé au milieu de son âne et ses chiens ; ou encore pissant à poil, seul la nuit, face aux vaches dans le pré jouxtant la porte…
Un film fort, vrai, beau comme tout, comme la fulgurance de la vie sur l’écran blanc du désespoir”
”C'est assez dire que dans ce film au rythme si particulier, à la fois flottant et terriblement attaché au parterre des choses, baigné d'une profonde mélancolie, la vie passe, sous nos yeux, magnifiquement captée, et c'est tout le mérite de Poirier d'avoir su aussi lui donner la forme d'un souvenir obsédant.”
Vincent Vatrican - Cahiers du Cinéma”Pas si fréquent d'être face à un film qui vous fasse ressentir, tout à la fois, la plénitude et le désespoir. Et encore moins fréquent qu'il vous laisse une telle impression de force, et de vitalité.”
Philippe Piazzo - Telerama”Après "La Petite amie d’Antonio", un film comme une invite discrète de l’auteur à venir boire un verre chez lui, à la campagne au coin du feu, loin des flons flons de la ville, avec ses potes, sa femme, son âne et ses chiens. Film de famille en quelque sorte. Comme chuchoté, "mezzo voce", où le cinéaste parle de lui, de son désespoir à changer jamais de monde, de sa difficulté à vivre, à affronter les autres, à parler, être avec et surtout avec les femmes (surtout quand on les aime).
Silence, profondément masculin, où l’on se fuit dans la déconnante au coin des zincs, les parties de cartes endiablées, les virées dérisoires à la ville la plus proche… jusqu’à l’ultime dernier verre, grandiose, où l’on "se fait" le patron facho. "Qu’on me fiche la paix !", râle dans son coin le client beurré qui n’est autre que Manuel Poirier.
Un film non pas joué, mais habité, incarné, par Benoît Régent – génial alter-ego de l’auteur – traînant sa carcasse d’écorché-vif, son mal de vivre, désespéré et drôle, sa fragilité toute de violence contenue et son charme, d’autant plus tragiques et bouleversants que son destin s’est arrêté après ce film : il faut le voir dansant, seul et désespéré sur la musique déchaînée, après le départ de sa bien-aimée, dans un plan séquence inoubliable, ou errant dans sa maison abandonnée, nu et désemparé au milieu de son âne et ses chiens ; ou encore pissant à poil, seul la nuit, face aux vaches dans le pré jouxtant la porte…
Un film fort, vrai, beau comme tout, comme la fulgurance de la vie sur l’écran blanc du désespoir”
[ Né au Pérou, Manuel Poirier passe son enfance à Paris. Ouvrier, ébéniste, éducateur pour jeunes en difficulté, il multiplie les petits emplois. Cinéaste autodidacte, il réalise plusieurs courts métrages à partir de 1984, dont "La première journée de Nicolas" et "La lettre à Dédé", des portraits de jeunes libérés de prison confrontés aux difficultés de leur réinsertion. En 1992, il réalise son premier long métrage, "La petite amie d'Antonio", avec Sergi Lopez, un acteur catalan fidèle dans sa filmographie. Ce film est remarqué pour son ancrage social et un ton nouveau dans le cinéma français. Ce style se confirme avec "... À la campagne" (1994). Dans "Attention, fragile"(1995), Manuel Poirier dépeint le mal-être d'une jeunesse sans rêves. "Marion" (1996) évoque la complexité des liens familiaux et montre un respect de l'enfant inhabituel au cinéma. "Western" (1997), un road movie tourné en Bretagne, reçoit le prix du jury à Cannes et est plébiscité par le public. En 2000, le réalisateur retrouve Lima pour tourner "Te quiero". Puis, dans le documentaire "De la lumière quand même", il donne la parole aux enfants placés en foyers ou en familles d'accueil.
Les films de Manuel Poirier évoquent souvent la difficulté de vivre, tout en mettant en évidence les plaisirs simples et le bonheur possible. "Les femmes... ou les enfants d'abord...", est une chronique des tourments de la quarantaine. En 2003, "Chemins de traverse" met en scène les relations père/fils. "Le sang des fraises", en 2005, traîte de l'adolescence et du passage. En 2006, "La Maison", évoque la nostalgie et les souvenirs. Et avec "Le café du pont" en 2010, librement inspiré du roman autobiographique de Pierre Perret, Manuel Poirier signe un film volontairement optimiste sur l'enfance. ]
Une cinquantaine de longs métrages, souvent de belles aventures humaines, des immersions intenses au coeur d'univers singuliers, avec chaque fois tout à réinventer.
Une quarantaine de moyens & courts métrages, la meilleure façon peut-être de mettre le pied à l'étrier, de faire des rencontres, d'explorer les arcanes du métier, et puis un jour de transmettre un peu de ce que l'on a appris.
Du mouvement hip-hop aux chercheurs du CNRS, en passant par les cafés de Belleville, l'arrivée du surf à Biarritz ou la fabrication du carton ondulé : une école de la découverte.
Quelques incursions au théâtre, où l'aventure diffère de celle du cinéma, dans son rapport particulier au temps, à l'espace et au silence.
Jazz, chanson française, pop new-wave ou formations plus expérimentales, j'ai commencé en compagnon de la musique.
Masterclass pour comédiens, illustration sonore, films en suspend ou inachevés, publicités : des expériences diverses.