Jean-Paul Bernard
chef-opérateur du son
Breaker talentueux issu de la génération "Sidney H-I-P-H-O-P", Ahmed M'Hemdi, de son nom de scène Bouda, a croupi quatre années derrière les barreaux pour une affaire de stups. Seulement, une fois sa dette payée à la société, il se voit en sus interdit de territoire et condamné à regagner une Tunisie dont il ne connaît pas même la langue. Entré en France à l'âge de 4 mois avec sa famille, il est aujourd'hui clandestin à vie, victime de la loi dite de « double peine » qui, au sortir d'une peine de prison, expulse les enfants de l'immigration vers des pays d'origine qui leurs sont devenus étrangers. Réquisitoire contre la double-peine, ce documentaire revient sur le parcours de Bouda. Un portait chorégraphié, une histoire à la fois individuelle et collective, celle d'une génération au coeur des banlieues nord de Paris (le fameux « 93 ») où naquit en France le mouvement hip-hop au début des années 80.
avec :
Bouda | Sidney | Kool Shen | Jimmy Kiavué | Gabin Nuissier | Pascal Blaise Ondzie | Stéphane Maugendre | chorégraphies: Farid Berki, «Melting Spot», «Les Authentik'A» | musiques originales: IV My People, Donya & Toy, D'Okta, DJ Namock | graffs: Noé, Two (R.A.W.), Nordine (T.W.A.) |
Bouda | Sidney | Kool Shen | Jimmy Kiavué | Gabin Nuissier | Pascal Blaise Ondzie | Stéphane Maugendre | chorégraphies: Farid Berki, «Melting Spot», «Les Authentik'A» | musiques originales: IV My People, Donya & Toy, D'Okta, DJ Namock | graffs: Noé, Two (R.A.W.), Nordine (T.W.A.)
l'équipe :
Assistants: Jacques Reboud, Valérie Minetto, Françoise Arnaud |
Image: François Khunel, Aurélien Devaux |
Son: Jean-paul Bernard |
Montage: Janice Jones |
Mixage: Jean-Guy Véran |
Infographie: Jean-François Théault |
direction de production: Anne Legrevès |
production déléguée: Marie Mouchel, Richard Magnien |
production: MAT films, ARTE France
”Intelligent et poignant, ce film de Jean-pierre Thorn balaie les clichés sur la banlieue et nous montre les défaillances de notre système judiciaire”
T.B. - Studio Magazine”Le film de Jean-pierre Thorn, concentré d'énergies positives, mérite assurément une séance de rattrapage pour ceux qui l'auraient manqué. Du genre indispensable et pionnier.”
Jacques Morice - Télérama”Réalisateur éminemment reconnu pour son engagement social, respecté par le milieu hip-hop depuis son film-référence "Faire kiffer les anges" (1996), Jean-Pierre Thorn, cinéaste-DJ, signe ici un film militant, émouvant, bouleversant.”
arte”Jean-Pierre Thorn est un cinéaste engagé. Il croit aux vertus de la parole donnée, à la fragilité comme à la puissance d'une mise en forme, et croit naturellement pouvoir modifier une réalité en l'exposant. Et c'est avec une rare constance qu'il y parvient car son militantisme exigeant préserve une distance salvatrice avec ce qu'il montre et ce qui est dit. Il peut, sans brutalité ni discours, renverser les idées simplistes de nos dirigeants, dénoncer la déliquescence des banlieues volontairement abandonnées par ces mêmes instances et prouver, avec une forme de l'art presque aristocratique, que les torts ne sont pas à partager avec ceux qui font les lois contre la plus élémentaire des libertés : vivre avec sa famille.
Mais le cinéaste ne se limite pas seulement aux apparences de l'injustice, il dévoile ostensiblement, avec une maîtrise de l'expression cinématographique, une pensée que nos politiciens préfèrent gentiment écarter de leurs promesses électorales : la connaissance des arts, ou l'exercice de l'une de ses disciplines, protègent du gouffre de la délinquance.”
Dominique Boccarossa - l'Acid« Ce qui m'intéresse, à travers les portraits de Bouda et des personnages que son histoire met en scène (ses parents, ses voisins, ses professeurs, ses amis, des figures mythiques du hip-hop…), c'est de mesurer combien des zones entières de pauvreté sont aujourd'hui victime d'une stigmatisation et d'une discrimination qui n'a cessé de croître en 20 ans. Bouda, par ses contradictions, ses failles, sa drôlerie, sa soif d'intégration constamment réduite à néant, ses conduites de fuite et au bout du compte sa désintégration, devient en quelque sorte une métaphore, une fable, de cette jeunesse au bord du gouffre.
La danse, pour moi, a toujours été l'art le plus proche de celui du cinéma : dans le silence du mouvement – au-delà des mots – elle me permet de dépasser le social pour accèder à l'épique, à l'universel. La danse, non pas comme illustration, mais comme contrepoint, détournement, humour, envol, prolongement du sens, écho faisant vibrer l'émotion. C'est ce que j'ai trouvé de plus riche dans notre collaboration avec le chorégraphe Farid Berki : tout un travail d'aller-retour entre nous pour, petit à petit, forger ces séquences dansées qui ponctuent le film. »
[ Cinéaste engagé et passionné, Jean-Pierre Thorn débute à Aix en Provence par des mises en scène de théâtre, "Les fusils de la mère Carrar" et "Ste Jeanne des abattoirs" de Bertold Brecht. Il tourne en 1965 son premier court métrage, "Emmanuelle", puis son premier long en 1968, au coeur de l'usine occupée de Renault-Flins. "Oser lutter oser vaincre, Flins 68", demeure un exemple du cinéma militant, régulièrement projeté pour soutenir des actions syndicales. En 1969, il abandonne le cinéma pour s'embaucher comme ouvrier O.S. à l'usine métallurgique Alsthom de St Ouen. En 1978, il est co-animateur de la distribution du programme de dix films intitulé "Mai 68 par lui-même". Il réalise en 1980 son second long métrage, "Le dos au mur", témoignage de l'intérieur sur son expérience ouvrière. Son premier long métrage de fiction, "Je t’ai tans la peau" (1990), raconte le destin d’une femme religieuse puis dirigeante syndicale, se suicidant au lendemain de la victoire de la gauche de 1981. Depuis 1992 il collabore avec le mouvement hip hop, et réalise trois films devenus emblématiques : "Génération Hip Hop", "Faire kiffer les anges" et "On n’est pas des marques de vélo". En 2006, son film documentaire "Allez Yallah !" raconte l’épopée d’une caravane de femmes luttant, des deux côtés de la Méditerranée, contre la régression de leurs droits remis en cause par la montée des intégrismes religieux. Il signe un nouveau film-manifeste en 2011, avec "93, la belle rebelle", qui brosse 40 années de résistance musicale en Seine Saint-Denis. En 2018, dans "L'âcre parfum des immortelles", récit enflammé d’une passion amoureuse où se mêle la folle espérance soulevée par Mai 68, Jean-Pierre Thorn remonte le fil de sa vie pour retrouver les figures rebelles qui ont peuplé ses films. ]
Une cinquantaine de longs métrages, souvent de belles aventures humaines, des immersions intenses au coeur d'univers singuliers, avec chaque fois tout à réinventer.
Une quarantaine de moyens & courts métrages, la meilleure façon peut-être de mettre le pied à l'étrier, de faire des rencontres, d'explorer les arcanes du métier, et puis un jour de transmettre un peu de ce que l'on a appris.
Du mouvement hip-hop aux chercheurs du CNRS, en passant par les cafés de Belleville, l'arrivée du surf à Biarritz ou la fabrication du carton ondulé : une école de la découverte.
Quelques incursions au théâtre, où l'aventure diffère de celle du cinéma, dans son rapport particulier au temps, à l'espace et au silence.
Jazz, chanson française, pop new-wave ou formations plus expérimentales, j'ai commencé en compagnon de la musique.
Masterclass pour comédiens, illustration sonore, films en suspend ou inachevés, publicités : des expériences diverses.