Jean-Paul Bernard
La magie
Un petit tour ?
Les tours de magie ramènent à l’émerveillement et à l’utopie de l’enfance; on sait bien que c’est impossible, pourtant le lapin sort du chapeau vide, les anneaux de pur métal s’enchevêtrent et se séparent à volonté, la corde coupée en trois redevient une, et les cartes disparaissent d’une main pour réapparaître en éventail dans l’autre… Alors on se prend à rêver, ou à chercher le mystérieux secret.
Quand j'ai abordé la prestidigitation, je me suis dirigé assez vite vers la magie des cartes. Les tours de cartes étaient ce qu’il y avait de plus simple et de plus compliqué à faire. De plus simple, parce qu’il est facile d’avoir toujours sur soi un paquet de cartes ou d’en emprunter un, et de plus compliqué, parce que réaliser un tour au plus près de l’assistance (ce qu’on appelle le «close-up») ne laisse aucune chance aux manipulations hasardeuses. Mais ce qui anime secrètement le magicien est peut-être la subtile exaltation qu’il éprouve à se risquer dans une aventure avec son public - une aventure, car le magicien est avant tout un raconteur d’histoires, et le charme d’un tour émane essentiellement de la fable qu’il met en scène.
Au cours de ces dernières années j’avais abandonné la pratique de la magie, jusqu’à ce que je redécouvre il y a peu dans ma bibliothèque «Tours de cartes modernes», de John Northern Hilliard, un livre érudit où j’avais puisé jadis des tas de conseils, et j’ai retrouvé un monde de sensations oubliées.
S'il est difficile de traduire virtuellement des émotions, j’ai essayé de faire de mon mieux afin que l’esprit de la magie soit présent dans les petits tours ci-dessous.
Et maintenant, si vous choisissiez une carte ?…
« Au Commencement, il y avait de la magie dans le monde. Il y avait la magie du jour et de la nuit, du printemps et de l'hiver, des bourgeons s'épanouissant en fleurs, des grains dont les tiges vertes perçaient la terre, des rivières coulant vers la mer. Il y avait la magie des orages et des nuages et des marées, qui obéissaient à des dieux inconnus. Il y avait la magie de la naissance et de la vie, et l'inquiétante, impénétrable magie de la mort.
Pour les humains descendus des arbres des premiers âges pour se tapir dans des cavernes, tout était magie. Il y avait une part de bonne magie blanche, mais surtout de la mauvaise magie noire. Le vent portait les voix d'esprits malins, les démons parcouraient les collines jusqu'à l'aube, la nuit on entendait les gémissements des fantômes sortis de leurs tombeaux.
Aussi ces premiers hommes s'adressaient aux sorciers, qui opposaient des charmes et des incantations magiques à leur terreur de la mort et de l'obscurité, du tonnerre et des éclairs, du sang et de la destruction. Ces sorciers fabriquaient des talismans pour apaiser les dieux inconnus, afin qu'un trop lourd fardeau ne soit imposé à la tribu. Cela était au Commencement… »
John Northern Hilliard, magicien et poète
Préface à son livre « Tours de cartes modernes »
Payot, 1978
" Rien dans les mains, rien dans les poches ! "
" Rien dans les mains,
rien dans les poches ! "
Une Rubrique-à-brac de Gotlib sur le sujet…
Une cinquantaine de longs métrages, souvent de belles aventures humaines, des immersions intenses au coeur d'univers singuliers, avec chaque fois tout à réinventer.
Une quarantaine de moyens & courts métrages, la meilleure façon peut-être de mettre le pied à l'étrier, de faire des rencontres, d'explorer les arcanes du métier, et puis un jour de transmettre un peu de ce que l'on a appris.
Du mouvement hip-hop aux chercheurs du CNRS, en passant par les cafés de Belleville, l'arrivée du surf à Biarritz ou la fabrication du carton ondulé : une école de la découverte.
Quelques incursions au théâtre, où l'aventure diffère de celle du cinéma, dans son rapport particulier au temps, à l'espace et au silence.
Jazz, chanson française, pop new-wave ou formations plus expérimentales, j'ai commencé en compagnon de la musique.
Masterclass pour comédiens, illustration sonore, films en suspend ou inachevés, publicités : des expériences diverses.